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  • Photo du rédacteurRenaud Malinconi

L’anthropomorphisme

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Questions importantes aux futurs propriétaires d’un chien

  1. Est ce que je m’engage à promener mon chien au moins une heure et demi par jour, tous les jours ? (ou vais-je simplement laisser le chien dans le jardin et me convaincre que de cette façon il fait beaucoup « d’exercices » en plein air ?)

  2. Est ce que je m’engage à apprendre comment devenir un chef de meute calme-assuré avec mon chien ? ( ou vais-je le laisser me marcher sur les pieds parce que c’est plus facile ?)

  3. Est ce que je m’engage à fixer des règles, limites et restrictions chez moi ? (ou vais-je laisser mon chien faire ce qu’il veut quand il veut ?)

  4. Est ce que je m’engage à donner à manger et à boire à mon chien de façon régulière ? (ou vais-je le nourrir seulement quand j’y pense ?)

  5. Est ce que je m’engage à ne donner de l’affection au moment opportun et quand mon chien est calme-soumis ? (ou vais-je le câliner et l’embrasser quand il a peur ou est agressif ou à chaque fois que l’envie m’en prend ?)

  6. Est ce que je m’engage à l’emmener régulièrement chez le vétérinaire de façon a m’assurer qu’il à été stérilisé et qu’il a eu tout les examens et toutes les piqûres nécessaires ? ( ou vais-je l’y emmener que quand il est malade ou blessé ?)

  7. Suis je disposé à nettoyer après mon chien quand je le promène ? (ou vais-je considérer que les excréments de mon chien ne sont pas un problème ?)

  8. Vais je m’assurer du fait que mon chien est socialisé et/ou qu’il a été dressé correctement, de façon à ce qu’il ne représente jamais un danger pour les autres animaux ou pour les hommes ? ( ou vais-je espérer que tout ce passe au mieux et dire aux gens de rester en dehors de son chemin ?)

  9. Suis je disposé à faire mon éducation en matière de psychologie canine en général, et en ce qui concerne les besoins spécifiques à la race de mon chien ? (ou vais-je me laisser guider par l’instinct ?)

  10. Suis je disposé à mettre de l’argent de coté au cas où j’aurais besoin d’appeler un professionnel pour un problème de comportement; ou d’amener mon chien en urgence chez le vétérinaire ? (ou est ce que le chien devra se contenter de ce que je pourrais payer à ce moment là ?)

Avez vous réussi ? Si c’est le cas, toutes mes félicitations, vous êtes prêt à avoir un chien. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez avoir envie de reconsidérer votre choix d’animal. Il y a de nombreux chats sans famille qui ont, eux aussi, besoin d’être sauvés: leurs besoins sont très différents de ceux d’un chien, et pas aussi contraignants.

Acquisition faite du chiot, nombreuses sont les questions auxquelles vous devrez faire face, et bien souvent le soutien et l’encadrement sont difficiles à trouver.

Le maître fait souvent des erreurs d’interprétation du comportement de son chien. Il humanise ou fait preuve d’incompétence (pas facile de penser chien). Il faudrait donc l’éduquer. Par exemple, si le chien qui a peur est caressé, on augmente son anxiété.

Concernant les caresses, câlins et papouilles en tout genre, soyez  » léger « , quelques caresses délicates sous le cou ou sur le flanc suffisent. Prenez le temps d’observer votre chien, de voir ses réactions quand vous le caressez. Certains chiens n’apprécient pas particulièrement les contacts physiques, il faut les respecter et ne jamais faire de « forcing ». D’autres semblent en raffoler, se frottent sur vous, s’agitent, se couchent et se relèvent, poussent votre main du museau, lèchent, mordillent… attention aux fausses interprétations ! Les excès d’agitation lors des séances de caresses traduisent des tensions chez l’animal, ce sont des tentatives d’apaisement : « Stop ! Arrête ! Assez ! » que nous prenons pour de la joie. En prolongeant ces effusions affectives avec lui (pensant alors bien faire !), nous alimentons cette agitation et son état de stress. Restez donc mesuré dans vos interactions avec votre chien, qu’il s’agisse de caresses ou de jeux. Cela aidera à son adaptation et lui permettra de se sentir en sécurité, en confiance auprès de vous, et ce de façon beaucoup plus efficace qu’avec force câlins !

Exemples de mauvaises réactions du maître

Le chien qui a peur est corrigé ou bien on l’oblige à affronter ce qui l’inquiète par la contrainte: même résultat.

Le chien est dans le jardin, il aboie. Pour le faire cesser, on l’autorise à rentrer: il a compris qu’il fallait aboyer pour faire « obéir » son maître…

Le chien est grondé pour une faute, il se soumet, le maître le frappe: il ne comprend pas la punition physique car il avait signalé qu’il se soumettait (signaux d’apaisements). A partir de maintenant, il se méfiera de son maître.

Si on le laisse seul à la maison et qu’il détruit, on pense qu’il se venge. En fait, il s’agit d’un appel de détresse.

Avant de le laisser seul à la maison, on le caresse, on se sent coupable… au contraire, il faut banaliser le départ et le retour; sinon, on augmente l’angoisse. Restez neutre lorsque vous partez ou que vous revenez à la maison, inutile de lui dire au revoir ou d’alimenter son agitation quand vous rentrez, cette attitude n’est pas comprise par le chien et ne fait que l’inquiéter davantage. Attendez qu’il soit apaisé pour entrer en contact avec lui.

Le chien vient de menacer ou mordre son maître, on le frappe. Au bout d’un moment, il revient vers son maître et le lèche. Le maître est ému et dit que le chien a compris et vient se faire pardonner… mais en réalité, le chien réaffirme sa dominance.

S’il a fait ses besoins et prend une attitude coupable, on pense: « il sait qu’il a fait mal ». Il a simplement associé les menaces du maître lors des épisodes précédents (y compris en lui mettant la tête dedans) et prend une posture de soumission sans faire d’apprentissage.

Le chien menace l’enfant qui vient de naître dans le foyer ou a un comportement aberrant (destruction, aboiements). Le maître pense: »il est jaloux ». Encore un sentiment humain qu’on peut traduire, en chien, par la peur de perdre son rang hiérarchique.

Le contrôle de l’espace (le chien a accès à toute la maison, y compris la fauteuil et le lit du maître; si on veut l’en faire descendre, il agresse…)

L’alimentation (il refuse qu’on s’approche de sa gamelle, mange avant ses maîtres, réclame-et reçoit-pendant que ses maîtres mangent, certains chiens ayant même leur place à table…)

L’initiative des contacts (il impose sa présence lorsque son maître regarde la télévision, demande des caresses puis menace pour les faire stopper, refuse le contact de certaines zones du corps, empêche son maître de parler à d’autres personnes…)

L’expression de la sexualité (il monte sur la jambe du maître, refuse que son épouse l’approche…)

On reçoit des amis dans le salon. Comme ils ont un chien qui ne supporte pas les autres chiens, on met le nôtre dans une autre pièce. Dès qu’ils sont partis, on fait revenir notre chien qui s’empresse d’asperger d’urine le fauteuil alors qu’il a toujours été propre: pour le chien, il est impératif de mettre sa trace sur son territoire qui a été envahi par un congénère.

Le chien vient vous imposer de jouer en vous présentant un bout de bois ou une balle. Vous participez immédiatement. Au bout d’un certain temps, il laisse tomber son jouet et va se coucher ou se promener ailleurs. Il a tout décidé alors que le maître doit toujours être le maître du jeu, c’est lui qui le déclenche et c’est lui qui le fait cesser.

Le chien fait la fête au maître ou au visiteur en sautant; on le pénalise en le repoussant, en lui donnant un coup de genou ou en le grondant. Chez les canidés, c’est un rituel de salutation qui prouve qu’il est bien dans sa tête. Si on lui fait du mal, il ne comprend plus (c’est comme si l’enfant qui se jette dans les bras de son père à son retour du travail se prend une gifle). Pour corriger, il suffit de le conditionner à s’asseoir pour recevoir une friandise, au bout de quelques répétitions il saluera de cette façon.

Le chien veut s’en prendre à un congénère, le maître tire sur la laisse, il le gronde d’un voix monocorde: « Allons, tu ne peux pas, tu vas laisser ce chien tranquille…) ». A l’approche de l’autre chien, il lui donne des petite tapes sur le dos ou sur la tête… En fait, il est en train de faire comprendre à son chien qu’il doit se préparer à l’attaque et il lui donne son aval. C’est ce qu’on fait lorsqu’on prépare un jeune chien au mordant sportif, en tirant sur la laisse et en l’encourageant de la voix et de petites tapes sur les flancs.

« Il y a des races inoffensives qui ne mordent jamais et des races dangereuses. » Toutes les races peuvent mordre si elles sont mal dans leur tête, du fait de leur génétique, du milieu d’élevage défaillant en association ou encore de maîtres qui n’ont pas fait ce qu’il fallait pour éduquer correctement leurs chiens.

Le chien est distrait, il n’obéit pas à un ordre du maître qui du coup pense: « il se moque de moi ». Or, le chien n’a pas cette aptitude. Il est simplement attiré par une stimulation plus intéressante (odeur).

Au rappel, le chien ne revient pas. Au moment ou il se décide, dès qu’on le récupère on le gronde, le frappe, et/ou l’attache: la prochaine fois, il hésitera encore plus à revenir. Il peut y avoir également ambivalence de signaux si, par exemple, le maître fait un rappel, met une attitude menaçante, « le masque de colère » ou si le maître à simultanément une posture de soumission et un ton menaçant.

La place de l’Affection

Les chiens ne sont pas des appareils électriques: vous ne pouvez pas vous contenter de les envoyer en réparation une seule et unique fois, puis de ne plus vous en préoccuper. Si vous attendez de cette formule qu’elle marche, vous devez la mettre en application tous les jours de la vie de votre chien. Cette formule est simple. Si vous voulez avoir un chien équilibré, vous devez lui fournir trois choses:

  1. de l’exercice;

  2. de la discipline;

  3. de l’affection;

… DANS CET ORDRE!

Pourquoi l’ordre est-il aussi important? Parce que c’est dans cet ordre que les besoins innés de votre chien se font naturellement sentir. Le problème, c’est que la majorité des chiens ne reçoivent de la part de leurs maîtres qu’une partie de la formule: de l’affection, de l’affection et encore de l’affection. Certains font mieux: ils donnent à leurs chiens de l’affection et lui font faire de l’exercice. D’autres encore pratiquent les trois mais placent l’affection en premier. C’EST LA MEILLEURE FACON D’AVOIR UN CHIEN DESEQUILIBRE.

La place de l’exercice

Oui, nos chiens ont un grand besoin d’affection, mais ils ont plus besoin de faire de l’exercice et d’avoir un chef- SURTOUT DE FAIRE DE L’EXERCICE.

C’est la première partie de la formule pour que votre chien soit heureux: vous ne devez en aucun cas la négliger. Ironie de la chose, c’est ce que délaissent la plupart des maîtres.

Cela vient peut-être du fait que les maîtres en général semblent avoir du mal pour faire eux-mêmes de l’exercice: ils ne se rendent pas compte que tous les animaux, y compris les humains, ont un besoin inné d’activités. Le simple fait de sortir et de faire fonctionner son corps semble être passé au second plan dans notre société actuelle. Nos vies modernes sont si frénétiques qu’il nous semble impossible d’y ajouter une promenade quotidienne avec notre chien.

MAIS SI VOUS PRENEZ LA RESPONSABILITE DE VIVRE AVEC UN CHIEN, VOUS SIGNEZ UN CONTRAT: VOUS DEVEZ LE PROMENER. TOUS LES JOURS. DE PREFERENCE AU MOINS DEUX FOIS PAR JOUR. ET AU MINIMUM 30 MINUTES A CHAQUE FOIS.

Promener votre chien est une activité de la plus haute importance. Il doit se déplacer avec sa meute: c’est inscrit dans son cerveau. Les chiens n’aiment pas les promenades seulement parce qu’elles leur permettent de faire leurs besoins et d’être à l’air pur- bien que, scandaleusement, c’est ce que semblent croire la plupart des maîtres. Pour la majorité d’entre eux, « promener un chien » signifie le laisser sortir dans le jardin pour qu’il fasse ses petites affaires, puis le faire rentrer dans la maison. C’EST UNE TORTURE POUR UN CHIEN. Toutes les cellules de son corps réclament une promenade. A l’état sauvage, les chiens passent jusqu’à 12 heures par jour à migrer pour trouver de la nourriture. Dans leur état naturel, les loups – les ancêtres vivants des chiens- sont connus pour parcourir des centaines de kilomètres et pour chasser pendant 10 heures d’affilée. Les chiens ont naturellement des niveaux d’énergie différents et certains d’entre eux ont plus besoin de marcher que d’autres. Certaines races ont des gènes qui leur dictent de marcher plus longtemps, ou plus vite, ou d’aller plus loin, mais tous les chiens marchent.

Tous les animaux voyagent. Les poissons ont besoin de nager, les oiseaux de voler… ET LES CHIENS DE MARCHER !

En vous rendant maître de la promenade, vous avez la possibilité de réellement vous lier avec votre chien et de vous établir comme son chef de meute.

CETTE PROMENADE EST LA FONDATION DE VOTRE RELATION.

C’est aussi le moment où un chien apprend à être un chien. Il apprend sur son environnement, sur les animaux et humains qui y vivent, sur les dangers comme les voitures, et sur les choses qu’il faut éviter, comme les vélos et les skateboards.

Il fait pipi sur les arbres et apprend à connaître son territoire. Les animaux ont besoin d’entrer en contact avec le monde qui les entoure et d’y prendre place. Ce n’est pas naturel pour eux de passer leur temps enfermé entre quatre murs.

Une autre partie du « paradoxe des personnes de pouvoir » -la tendance qu’ont les gens très puissants à avoir des chiens très perturbés- est que ces personnes ont d’immenses maisons, très luxueuses, avec de très grands jardins. Ils pensent que le fait de laisser leur chien parcourir le jardin entourant leur propriété lui procure suffisamment d’exercice.

NE PENSEZ SURTOUT PAS QU’AVOIR UN GRAND JARDIN PEUT REMPLACER UNE PROMENADE AVEC VOTRE CHIEN !!!

BIEN SUR LE JARDIN PEUT FAIRE PLUSIEURS HECTARES, MAIS POUR VOTRE CHIEN CE N’EST RIEN DE PLUS QU’UN TRES GRAND CHENIL ENTOURE DE MURS.

En outre, laisser votre chien vagabonder seul toute la journée ne lui procure pas la structure d’une migration avec son chef de meute. Un programme de marche, structuré et régulier, est vital, particulièrement pour les chiens qui ont des problèmes et des troubles du comportement.

Quand un chien se comporte mal au parc, bien souvent c’est la faute de son maître: l’attitude qu’il adopte vient s’ajouter à son manque de préparation. Il va au parc, laisse son chien se promener et passe son temps à ne rien faire, restant a la même place pour papoter avec les autres personnes présentes. Le maître voit ce moment comme l’opportunité de se détendre par rapport aux pressions qu’implique le fait d’avoir un chien, de se laisser aller pour un moment…mais rappelez vous, être un chef de meute est une responsabilité de tous les instants.

La plupart des chiens savent d’instinct qu’ils ne sont pas faits pour diriger votre foyer. Ils ne veulent pas le diriger ! Mais si vous ne le faîtes pas vous même, ils pensent ne pas avoir d’autre choix que d’essayer de prendre le relais. De la même façon, le fait qu’un chien sache obéir ne veut pas dire qu’il est équilibré. Quand vous dressez un chien, vous n’avez pas accès à son esprit: vous n’avez accès qu’au conditionnement. Et le conditionnement ne veut rien dire dans le monde d’un chien. Les chiens ne se préoccupent pas du fait de remporter des concours ou d’être le chien qui attrape le plus de frisbees. Un chien doit être capable d’obéir à des ordres, de rapporter, de suivre une piste, ou toute autre chose que sa race et sa génétique l’ont programmé à faire. Mais peut-il jouer gaiement avec d’autres chiens sans se bagarrer ? Peut-il se déplacer avec une meute ? Peut-il manger sans se montrer protecteur avec sa nourriture ? C’est instinctif. Un chef de meute contrôle les deux aspects de la nature du chien. Certains des comportements auxquels vous voulez mettre un terme peuvent être instinctifs. C’est pourquoi vous devez être bien plus que le simple maître d’un chien, vous devez être un chef de meute.

Bien que cela puisse mettre un coup à notre ego humain démesuré, la vérité c’est que nous avons besoin des chiens plus qu’ils n’ont besoin de nous.

Si les humains disparaissaient demain, de la surface de la Terre, les chiens réussiraient à survivre. Ils suivraient ce que leur dicte leurs gènes et formeraient des meutes, à peu prés comme le font aujourd’hui leurs cousins les loups. Ils se remettraient à chasser et établiraient des territoires. Ils continueraient d’élever leurs petits de la manière dont il le font aujourd’hui. Par bien des côtés, ils pourraient être plus heureux. Les chiens n’ont pas besoin des humains pour être équilibrés.

En réalité, la plupart des difficultés et des instabilités dont souffrent les chiens domestiques apparaissent parce qu’ils ne sont pas dans des situations naturelles, en vivant avec nous derrière des murs, dans ce monde moderne et industrialisé.

Dans notre société, le rapport à l’animal est faussé dès la naissance, les premiers objets de notre environnement en tant que bébé sont souvent des peluches, qui en majorité sont représentatives d’animaux; vus avec un regard rempli de douceur et de tendresse.

De par sa ressemblance avec une peluche, le chiot implique un transfert de cette attitude (ce que j’appellerai le syndrôme de Walt Disney). L’humanisation à outrance des animaux dans ces films nous incite dès la tendre enfance à établir ce type de relation avec nos animaux domestiques. A savoir que la mort de la mère de Bambi nous atteint plus que la plupart des massacres de films de guerre.

Sans tomber dans l’excès inverse, une meilleure compréhension des besoins de notre animal nous permettra d’aborder son éducation d’une manière plus rationnelle.

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