« Ne pourrions-nous pas tout simplement nous entendre ? »

Quelques petits trucs pour vivre heureux avec votre chien

Les êtres humains et les chiens coexistent de façon interdépendante depuis des milliers d’années. Dans les pays en voie de développement et dans les sociétés primitives, les chiens ne sont pas toujours traités avec autant d’amour et de gentillesse qu’ici. Néanmoins, ces chiens ne semblent pas non plus présenter les trou­bles et névroses qu’on trouve ici. Comment leur donner de l’amour sans provoquer ces « troubles » chez eux ? Comment être des chefs de meute forts sans perdre pour autant la compassion et l’humanité qui nous ont incités à nous lier à eux en premier lieu ?

Ce sont des questions qui n’appellent pas de réponses simples. Néan­moins, je vais maintenant vous donner quelques trucs pratiques dont j’ai fait l’expérience avec mes clients et qui, je l’espère, vous aideront, vous et votre chien, à vivre une vie sans stress, et vous permettront ainsi de nouer les liens les plus profonds qui puissent exister entre nos deux espèces.

Choisir un chien

Choisir le chien qui vous convient est la pierre angulaire d’une relation longue et épanouissante entre vous deux. Néanmoins, avant même de vous engager à avoir un chien, s’il vous plaît, demandez-vous quelles sont vos motivations pour faire entrer cet animal dans votre vie. Vous n’avez pas à partager ces ré­flexions avec quiconque, mais vous devez absolument être honnête en­vers vous-même car, je vous le promets, vous ne pourrez pas berner un chien.

Êtes-vous malheureux, vous sentez-vous seul, et pensez-vous utiliser ce chien comme substitut à une compagnie humaine ? Voulez­ vous que ce chien joue le rôle de l’enfant que vous n’avez jamais eu, ou qu’il remplace ceux qui viennent tout juste de quitter le nid ? Prenez­ vous ce chien pour qu’il remplisse le vide laissé dans votre cœur par un autre qui vient de mourir ?

Voulez-vous à vos côtés un chien à l’air méchant pour le prestige, ou un chien tout mignon à promener dans le parc pour attirer les filles ? Voulez-vous que ce chien vous serve sim­plement de protecteur et d’arme ? Si telles sont vos principales moti­vations pour vouloir un chien, je vous demande de vous rappeler qu’un chien est un être vivant qui a des sentiments, des besoins et des en­vies puissants, différents des vôtres – mais pas moins importants.

 Un chien n’est pas une poupée, un enfant, un prix, un symbole social ou une arme.

En choisissant un chien pour qu’il partage votre vie, vous avez la chance incroyable de pouvoir créer un lien puissant avec un membre d’une autre espèce. Mais cette opportunité a un prix: celui de la responsabilité.

Il faut que vous vous connaissiez bien vous-même si vous voulez pouvoir connaître votre chien. Avant de vous jeter à l’eau et de deve­nir propriétaire de chien, je vous recommande de pouvoir répondre « oui» à la première partie de chacune des questions suivantes, extrê­mement importantes, et « non» à la partie entre parenthèses:

1. Est-ce que je m’engage à promener mon chien au moins une heu­re et demie par jour, tous les jours? (Ou vais-je simplement laisser le chien dans le jardin et me convaincre que de cette façon, il fait beaucoup « d’exercices en plein air» ?)            .

2. Est-ce que je m’engage à apprendre comment devenir un chef de meute calme-assuré avec mon chien ? (Ou vais-je le laisser me marcher sur les pieds parce que c’est plus facile ?)          . .

3. Est-ce que je m’engage à fixer des règles, limites et restrictions claires chez moi? (Ou vais-je laisser mon chien faire ce qu’il veut, quand il veut ?)      .

4. Est-ce que je m’engage à donner à manger et à boire a mon chien de façon régulière? (Ou vais-je le nourrir seulement quand j’y pense)

5. Est-ce que je m’engage à ne donner de l’affection qu’au moment opportun et quand mon chien est calme-soumis? (Ou vais-je le câliner et l’embrasser quand il a peur ou qu’il est agressif, ou à chaque fois que l’envie m’en prend ?)

6. Est-ce que je m’engage à l’emmener régulièrement chez le vété­rinaire, de façon à m’assurer qu’il a été stérilisé et qu’il a eu tous les examens et toutes les piqûres nécessaires ? (Ou vais-je ne l’y emmener que quand il est malade ou blessé ?)

7. Vais-je m’assurer du fait que mon chien est socialisé et/ou qu’il a été dressé correctement, de façon à ce qu’il ne représente jamais un danger pour les autres animaux ou pour les hommes? (Ou vais-je es­pérer que tout se passe au mieux et dire aux gens de rester en dehors de son chemin ?)

8. Suis-je disposé à nettoyer après mon chien quand je le promène ? (Ou vais-je considérer que les excréments de mon chien ne sont pas mon problème ?)

9. Suis-je disposé à faire mon éducation en matière de psychologie canine en général, et en ce qui concerne les besoins spécifiques à la race de mon chien? (Ou vais-je me laisser guider par l’instinct ?)

10. Suis-je disposé à mettre de l’argent de côté au cas où j’aurais be­soin d’appeler un professionnel pour un problème de comportement, ou d’amener mon chien en urgence chez le vétérinaire? (Ou est-ce que le chien devra se contenter de ce que je pourrai payer à ce moment-là ?)

 

Avez-vous réussi ? Si c’est le cas, toutes mes félicitations. Vous êtes prêt à avoir un chien. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez avoir envie de reconsidérer votre choix d’animal. Il y a de nombreux chats sans famille qui ont, eux aussi, besoin d’être sauvés: leurs besoins sont très différents de ceux d’un chien, et pas aussi contraignants.

Maintenant, quel chien choisir ? Comme je l’ai déjà dit, la race est un facteur important et il existe nombre d’excellents guides pour vous renseigner sur les centaines de races qui existent. Je vous conseille le Guide des races de chiens de l’American Kennel Club, qui contient de belles photos en couleur et l’histoire fascinante de la génétique des chiens pure race. Your Dream Dog, de Bash Dibra, est un autre livre qui regorge d’informations sur le sujet et vous aide à faire le choix d’une race qui vous convient. Mutts: America’s Dogs, de Michael Capuzzo et Brian Kilcommons examine quant à lui les races de chiens croisés et les « classifie ». L’histoire des chiens est fascinante: vous ne perdrez jamais votre temps à vous documenter sur ce sujet.

Néanmoins, quand il faut qu’un humain trouve le parfait chien pour lui, je crois que la compatibilité d’énergie est bien plus importante que la race. Vous avez vu des exemples de chiens dont l’éner­gie dépassait celle de leurs maîtres. Si vous êtes une personne douce, du genre décontracté, un chien chinois à crête, qui a une énergie élevée et saute partout dans le chenil, ne vous causera que de la peine ou des maux de tête, à vous et à votre chien. Si vous êtes accro au jogging et que vous voulez courir avec votre fidèle compagnon, un bulldog, court sur pattes et léthargique, ne sera pas le choix idéal.

Tout d’abord, soyez honnête en ce qui concerne votre propre niveau d’énergie. Puis, évaluez l’énergie du chien que vous pensez prendre. Et prenez votre temps. Si vous en avez l’occasion, retournez voir le chien une deuxième fois, à un moment différent de la journée, afin de déter­miner s’il y a le moindre changement dans son comportement. De nos jours, beaucoup de gens n’achètent plus de chiens de race chez l’éle­veur car ils préfèrent se rendre au chenil du coin ou à une association de protection des animaux afin d’adopter un chien qui a été perdu ou abandonné.

J’applaudis donc l’altruisme qui motive ces gestes. Mais trop souvent, les gens «tombent amoureux» d’un chien qu’ils trouvent mignon à la fourrière, ou d’un chien qui leur « fait pitié », et ils décident de l’adopter sur-le-champ. Ils le ramènent à la maison sans y penser et finissent par vivre un véritable enfer. C’est injuste pour le chien, car bien souvent il retourne au chenil. Et les chiens qui y retournent plusieurs fois ont plus de risques de finir par être euthanasiés. Par ailleurs, ils développent souvent de nouveaux troubles, plus graves, à cause des humains qui les adoptent pour les rejeter ensuite. Donc, prendre votre temps pour choisir votre chien est un problème sérieux.

Si vous pouvez vous le permettre, emmenez un professionnel avec vous quand vous quand vous prendrez votre décision définitive. Vous pouvez aussi emmener cette personne avec vous pour vous aider à ramener votre chien chez vous.

Ramener un chien à la maison

 Quand vous ramenez chez vous un chien venant d’un refuge ou de chez l’éleveur, rappelez-vous que, pour le chien, vous ne faites que le trans­porter d’un chenil à un autre. Vous pouvez avoir un chenil de 25 hecta­res à 6 millions d’euros, avec piscine, 14 salles de bain, jacuzzi, mai­son d’amis et terrain de tennis, pour un chien, ce n’est qu’un chenil plus grand.

Les murs ne sont pas naturels pour les animaux, point final – peu importe quel célèbre architecte les a dessinés. De fait, avant de le ramener chez vous, vous devez recréer pour votre chien l’expérience de la migration.

La toute première chose à faire en arrivant chez vous est de faire faire une très longue promenade à votre chien – d’au moins une heure – dans son nouveau quartier. Faites une promenade aussi longue que vous le pouvez, et ajoutez-y 20 minutes supplémentaires. Pendant la promenade, vous créez un lien de confiance avec votre nou­veau compagnon tout en établissant votre position de chef de meute.

 Les règles qui régissent votre relation tout entière s’établissent dans ses tout premiers instants, d’une importance cruciale. En outre, votre chien sent l’atmosphère de son nouveau quartier. Vous recréez pour lui ce que cela doit faire de migrer vers une nouvelle maison avec son chef de meute. Et, évidemment, vous le fatiguez: il sera donc plus dis­posé à se laisser conditionner une fois rentré à la maison.

Entrer dans la maison pour la première fois est un événement tout aussi important que cette première promenade ensemble. Vous n’avez qu’une seule chance pour réussir cette première impression. Si vous le faites correctement, vous vous épargnerez bien des chagrins. Si vous le faites mal, vous allez devoir rééduquer votre chien dès le premier jour.

Assurez-vous d’entrer en premier dans la maison. Puis, « invitez » votre chien à entrer. Ne laissez pas votre conjoint et vos enfants courir vers le chien pour le couvrir d’affection et lui souhaiter la bienvenue. Aussi dur que cela puisse être pour eux, dites-leur de rester où ils se trouvent. Amenez le chien à eux, laissez-le les approcher et décou­vrir leurs odeurs.

Bien sûr, vous avez appris à tout le monde comment projeter une énergie calme-assurée: c’est donc tout ce que le chien va sentir dans cette pièce, n’est-ce pas ? La plupart des gens succombent à la tentation de laisser le chien parcourir seul la maison et le jardin, se réjouissant de le voir renifler et découvrir chaque nouvelle pièce et chaque nouvel objet.

Si vous faites cela – et particulièrement si vous le suivez à la trace -, vous l’autorisez à revendiquer comme sienne la propriété entière. Les deux premières semaines, il ne doit rien faire sans votre « permission », La première nuit, réservez-lui une pièce et un endroit où dormir, de préférence son panier ou sa niche. Je recom­mande souvent aux familles de ne pas donner d’affection pendant une ou deux semaines, le temps que le chien apprenne les règles de la mai­son et qu’il s’habitue à sa nouvelle « meute ».

Pour beaucoup de gens, c’est impossible – ce que je comprends parfaitement. Une fois que vo­tre chien est calme, dans sa niche, et qu’il est prêt à dormir, vous pou­vez lui donner de l’affection et commencer à vous lier intimement à lui. Mais souvenez-vous, ce n’est pas une énergie d’amour mais celle d’un chef qui fera que votre chien se sent en confiance et en sécurité dans votre maison.

Le jour suivant, commencez ce qui va devenir la routine quotidienne de votre chien. Première chose à faire le matin: une longue prome­nade. Ensuite, donnez-lui à manger, puis de l’affection, puis du repos. Faites visiter la maison pièce par pièce à votre chien, vous assurant à chaque fois que vous êtes celui qui lui donne la permission d’entrer. Établissez très tôt ce qui dépasse les limites et ce qui est autorisé. Soyez sûr de vous, ne changez pas les règles, peu importe à quel point ses grands yeux marron ont l’air triste. Souvenez-vous que votre cohé­rence et votre force pendant ces premiers temps sont des cadeaux que vous faites à votre chien – tout aussi importants que la nourriture et l’abri que vous partagez avec lui. Vous lui faites le cadeau d’une meute solide et digne de confiance – une meute dans laquelle il pourra vite se détendre et devenir un être calme-soumis.

Les règles de la maison

 Les règles que vous fixez à votre chien chez vous ne dépendent que de vous. Mais il existe certaines règles générales que je vous recomman­de fortement de suivre si vous voulez garder intact votre statut de chef de meute.

  • Réveillez-vous quand vous l’avez décidé, pas lui. Votre chien n’est pas votre réveil-matin. Si votre chien dort dans votre lit, apprenez lui à en descendre silencieusement s’il se réveille avant vous et qu’il a besoin de boire ou de s’étirer. Il doit ensuite attendre calmement que vous vous leviez pour que commence sa routine quotidienne.
  • Commencez la journée en lui parlant et en le touchant à peine – gardez l’affection pour après la promenade. La promenade est votre moment privilégié.

 Si vous marchez, essayez de marcher 1 heure tous les matins. Si vous êtes un joggeur, faites du jogging; si vous préférez le vélo ou le roller, faites du vélo ou du roller. Dans l’idéal, vous avez choisi un chien avec une santé qui lui permet de vous suivre dans votre activité préférée: s’il s’agit d’un sport très dynamique, vous pouvez réduire la durée.

 Mais, pour l’homme comme pour le chien, marcher à vive allure est le meilleur exercice global – à la fois sur le plan physique et sur le plan psychologique.

Si vous ne pouvez pas, absolument pas, marcher une heure entière avec votre chien, ajoutez-lui un sac à dos pour lui faire faire plus d’exercice, ou mettez votre chien sur un tapis de jogging pen­dant une demi-heure quand vous vous préparez pour aller au travail.

  • Nourrissez votre chien calmement et en silence; ne lui donnez jamais à manger quand il saute dans tous les sens. Il ne doit être nourri que quand il est assis et calme-soumis.

Il ne doit jamais être nourri en réponse à un aboiement. Au Centre de psychologie canine, c’est tou­jours le chien le plus calme et le plus doux qui mange en premier. Pou­vez-vous imaginer à quel point cela incite le reste de la meute à être calme et soumis ?

  • Votre chien ne doit pas réclamer de restes ou interrompre votre repas. Quand le chef de meute mange, personne ne l’interrompt. Vous devez fixer la distance qui sépare votre chien de la table et vous y tenir.  Ne vous laissez pas avoir par ses regards implorants: ses ancêtres les loups ne rivalisaient jamais avec leurs chefs de meute pour la nourriture et lui non plus ne doit jamais le faire.
  • Après l’exercice et le repas, c’est le moment de l’affection, apprenez à votre chien à être dans une posture calme-soumise et donnez lui de l’affection jusqu’au moment ou vous devez partir travailler. Ce faisant, vous conditionnez votre chien pour qu’il ait une belle matinée équilibrée et satisfaisante, et ce, tous les jours de la semaine.
  • Ne faites jamais toute une histoire du fait de sortir de chez vous – ni de rentrer d’ailleurs. Si vous devez laisser un chien à la maison toute la journée, exercez-vous à entrer et sortir de la maison à plusieurs repri­ses, avant les premières fois où vous partirez pour de bon.

 Assurez-vous qu’il est dans un état calme et soumis à chaque fois que vous entrez ou sortez de chez vous. Une fois qu’il est dans la position que vous atten­dez de lui, ne lui parlez pas, ne le touchez pas et ne le regardez pas dans les yeux quand vous sortez.

Aussi difficile que cela puisse être pour vous, soyez froid envers votre chien tout en lui projetant votre énergie calme-assurée. Si vous lui avez fait faire suffisamment d’exercice et que vous n’avez pas nourri sa peur et son anxiété, son horloge biolo­gique lui dira naturellement qu’il est temps de se reposer et de rester calme un moment.

 N’autorisez pas les hurlements et les gémissements quand vous partez. Il est possible que vous deviez attendre quelques minutes avant que votre chien soit suffisamment calme pour que vous puissiez partir, mais soyez patient et assurez-vous qu’il a bien intégré cette routine.

 Ne vous inquiétez pas: vous pourrez encore lui donner de l’affection en rentrant .

  • Quand vous rentrez chez vous, dans un premier temps, retenez autant que possible vos élans d’affection. N ‘encouragez pas la surex­citation. Changez-vous, mangez un petit truc pour vous permettre de tenir, et sortez à nouveau votre chien. Cette promenade peut être un peu plus courte – une demi-heure – puisque vous allez être à la mai­son avec lui toute la soirée. Après la promenade, renforcez une fois de plus les règles du dîner puis, après le repas, laissez votre chien calme ­soumis être votre meilleur ami.
  • Pour un chien, l’endroit où dormir doit être clair et non ambigu: il doit avoir une place régulière pour la nuit et ne doit pas la choisir lui­ même. Quand votre chien arrive chez vous, mettez-le dans son panier ou sa niche tous les soirs de la première semaine. Cela lui permettra de se familiariser à son nouvel environnement tout en lui procurant des limites.

 Après la première semaine, remplacez la niche par un oreiller ou un lit pour chien. C’est maintenant l’endroit où il doit se reposer. Si vous faites partie des gens qui veulent que leur chien dorme avec eux, bien. C’est naturel pour les chiens de dormir avec d’autres membres de leur meute et c’est un bon moyen de vous rapprocher de votre animal. Mais ne le laissez pas prendre le pouvoir. Gardez des règles claires.

C’est vous qui invitez le chien dans votre chambre. Mettez-vous au lit pendant quelques minutes, puis faites-lui signe pour lui dire qu’il a le droit de monter. C’est vous qui décidez de la place qu’il prend dans le lit. Et maintenant, faites de beaux rêves !

  • Tous les êtres humains chez vous doivent être des chefs de meute. Du bambin au plus vieux des grands-parents, votre chien doit respec­ter tout le monde à la maison, placer toute personne plus haut que lui sur l’échelle de dominance.

Cela implique que tous les êtres humains doivent vivre selon les mêmes règles, limites et restrictions. Parlez­-en ensemble et assurez-vous que tous les membres de votre famille les considèrent comme la loi. Rappelez-vous, le renforcement intermittent crée un chien imprévisible, qui est bien plus difficile à conditionner à long terme.

De fait, si la règle de la famille interdit que le chien réclame de la nourriture, votre petit de 10 ans ne doit pas donner de friandises à Max sous la table.  Vous ne pouvez pas autoriser votre chien à sauter sur le canapé quand vous êtes seule à la maison et lui interdire quand votre mari est là. Si vous ne vous comportez pas constamment en chef, vous aurez un chien qui n’obéit pas constamment.

  • Programmer des moments de jeux avec votre chien chaque se­maine est une excellente façon de faire des exercices physiques sup­plémentaires, qui viennent compléter votre promenade quotidienne (bien que vous sachiez désormais que ce n’est jamais un substitut à la promenade !). C’est aussi un moyen de laisser votre chien exprimer les besoins et les capacités spécifiques à sa race.

 Vous pouvez jouer à lui faire rattraper une balle, nager dans la piscine, jouer au frisbee ou faire une course d’obstacles – quoi que ce soit qui vous fasse plaisir ou qui corresponde au don particulier de votre chien.

Assurez-vous simplement que votre chien ait fait au moins une de ses promenades quotidiennes avant de jouer avec lui – cela ne doit pas être la première chose que vous faites le matin ! – et fixez-vous des limites strictes sur le temps que vous y passez.

Ne laissez pas votre chien vous obliger à passer 3 heures à lancer la balle de tennis quand vous aviez décidé de n’y passer qu’une heure.

  • N’évitez pas, ou ne retardez pas, le moment du bain de votre chien sous prétexte qu’il déteste ça. Bien que votre fidèle compagnon ne se préoccupe certainement pas de savoir s’il est propre, vous méritez d’avoir un chien auprès duquel vous vous sentez bien.

Il existe de nom­breuses façons de rendre ce moment plus agréable pour vous deux. Tout d’abord, faites connaître à votre animal la baignoire ou l’évier d’une manière détendue et agréable avant d’essayer de le laver. En­suite, rappelez-vous que dans la nature, les chiens ne se lavent pas. Ils se mettent dans l’eau ou se roulent dans la boue quand il fait chaud et qu’ils veulent se rafraîchir: c’est instinctif et naturel. Tournez cet ins­tinct à votre avantage en faisant faire de l’exercice à votre chien – une promenade à l’allure rapide, un jogging, le tapis de jogging ou une séance de roller – avant de le laver.

 Faites en sorte qu’il se sente bien et qu’il ait chaud (c’est plus facile en été). Faites couler de l’eau tiède, qui soit attirante. Vous pouvez aussi associer le bain à des friandises, mais ne dépendez pas d’elles. Un chien fatigué et détendu qui vient de faire de l’exercice est votre meilleur atout pour un bain joyeux .

  • N’autorisez pas la possessivité envers les jouets et la nourriture ! Assurez-vous que votre chien sait bien que ses jouets sont avant tout les vôtres. Assurez-vous qu’il est calme-soumis ou actif-soumis avant de le nourrir, et qu’il ne grogne pas si vous vous approchez de lui pendant son repas .
  • Ne le laissez pas aboyer à tout bout de champ. Si votre chien aboie de façon excessive, c’est la plupart du temps dû à une frustration phy­sique ou psychologique. C’est un chien qui demande désespérément à faire plus d’activités physiques et à avoir un chef de meute plus proac­tif. Votre chien essaie de vous dire quelque chose en aboyant de la sorte. Écoutez-le !

Les chiens et les enfants

 Le sujet des chiens et des enfants nécessiterait qu’on lui consacre un li­vre entier. Étant quelqu’un qui a grandi entouré d’animaux et qui élève ses propres enfants au milieu d’une meute de chiens, je peux attester du fait que vivre avec des chiens peut être l’une des expériences les plus enrichissantes et les plus mémorables de la vie d’un enfant.

Les chiens apprennent l’empathie aux enfants; ils leur apprennent à être responsables et à s’occuper de quelqu’un; à être en accord avec mère nature; ils leur apprennent l’équilibre et l’amour inconditionnel. Je ne pourrais pas imaginer élever mes enfants sans qu’ils aient la joie d’avoir des chiens dans leur vie.

Néanmoins, il ne faut jamais oublier que, quand nous avons un chien, c’est un prédateur carnivore que nous invitons à vivre avec nous. Aussi proches que nous puissions être des chiens, les humains et les chiens sont des espèces différentes.

II est de notre responsabilité de parents et de propriétaires de chiens de proté­ger les membres les plus précieux de notre famille – nos enfants – et de nous assurer qu’enfants et chiens savent comment coexister dans la joie en toute sécurité.

Plus de la moitié des morsures sérieuses ou fatales de chiens aux États- Unis arrivent aux enfants âgés de 5 à 9 ans mais, plus encore, les bébés sont particulièrement vulnérables. Alors que j’écris ces lignes, la Californie du sud ne s’est pas encore remise de la mort tragique du nouveau-né de Glendale, arraché des bras de sa mère par le rottweiler de ses grands-parents  Dans de tels cas, les maîtres du chien sont toujours dans le déni: « il était toujours si gentil », disent-ils. Puis, en général, un voisin se présente et déclare qu’il y a peut-être eu quelques signes d’avertissement, qui ont été ratés ou ignorés.

Un bébé peut être déroutant pour un chien qui n’en a jamais vu auparavant. Les bébés ont une odeur différente des adultes. Ils sont faits autrement. Ils font des bruits différents et bougent différemment. Pour les chiens qui ont l’instinct de proie très développé, la minuscule taille et la faiblesse d’un bébé peuvent suffire à provoquer une attaque de leur part. En outre, la famille va naturellement être démonstrative envers le bébé et prêtera moins d’attention au chien. Si votre chien a un problème de dominance, ou s’il est obsessionnel envers vous, vous pouvez rencontrer des problèmes.

Les familles qui attendent un enfant et qui ont un chien à la maison doivent tout d’abord prendre le temps d’évaluer honnêtement la situa­tion. Quel est le tempérament de leur chien ? Quelle relation entretien­nent-ils avec lui ? Si les futurs parents sont des chefs de meute faibles et qu’ils laissent un chien dominant faire la loi chez eux, particulière­ment s’il s’agit d’un chien d’une race puissante qui s’est déjà montré agressif par le passé, si le chien est habitué à recevoir constamment de l’affection et qu’il a un comportement territorial ou possessif, je re­commande sérieusement à cette famille de trouver un nouveau foyer pour leur chien bien avant l’arrivée du bébé.

Aussi importants que les chiens soient dans ma vie, je sais qu’en tant que père je ne mettrais jamais la vie de mes enfants en danger. Il existe des situations dans lesquelles les enfants et les chiens ne devraient pas être mêlés, bien que cela soit plus souvent dû à la relation qu’entretient le maître avec son chien qu’au chien lui-même.

S’ils ont été socialisés correctement, les chiens peuvent non seulement vivre en paix avec les bébés, mais ils peuvent aussi devenir leurs dévoués protecteurs. Mais si vous avez le moindre doute à propos de votre capacité à maî­triser votre chien dans toutes les situations, je vous suggère d’utili­ser les 9 mois que vous avez pour trouver à votre chien une nouvelle maison qui lui convienne. Cela peut vous briser le cœur mais la bonne nouvelle, c’est que les chiens passent à autre chose plus vite que les hu­mains.

Dans un premier temps, en changeant de meute, le chien sera désorienté mais, dans la nature, les loups changent de meute quand le besoin se fait sentir. Si une meute devient trop grande pour les res­sources à disposition dans leur environnement, les loups se séparent pour trouver ou former de nouveaux groupes.

Si vous lui trouvez une bonne maison, votre chien s’adaptera après un jour ou deux. C’est son instinct qui lui dicte de s’adapter et d’essayer de s’intégrer. Il vous re­connaîtra s’il vous revoit ou s’il sent votre odeur, mais il ne passera pas son temps à se languir de vous. Souvenez-vous, les chiens vivent dans le moment présent.

Préparer les chiens à l’heureux événement

En admettant que vous n’êtes pas dans la situation que je viens de dé­crire, vous pouvez faire beaucoup de choses pour préparer votre chien à l’arrivée du bébé et, plus important, pour le conditionner à respecter votre nouveau-né comme un autre chef de meute. Vous devez commen­cer tôt.

Toute faiblesse potentielle dans votre lien chef de meute/sui­veur doit être corrigée maintenant. Si votre chien est trop dépendant, anxieux, ou s’il a des troubles liés à l’angoisse de la séparation, il peut avoir une réaction forte face à un changement survenant dans la structure de la meute. Aussi difficile que cela puisse paraître, vous pouvez avoir besoin de désensibiliser votre chien en commençant par vous montrer un peu plus froid avec lui, bien avant l’arrivée du bébé.

Ne le laissez pas vous suivre comme votre ombre quand vous faites le tour de la maison. Ne l’autorisez plus à dormir avec vous. Fixez de nouvelles règles concernant le canapé sur lequel il est autorisé à monter. Faites lui comprendre que la chambre du bébé lui est interdite. Entraînez-vous à le promener avec une poussette ou un landau, en vous assurant qu’il reste toujours derrière le landau. Encouragez et récompensez la soumission calme pendant ces sessions.

Une fois que le bébé est né, ramenez à la maison une couverture ou un vêtement de ce dernier portant son odeur et faites-le sentir à votre chien. C’est un moyen de « présenter» le bébé à votre chien avant qu’ils ne se retrouvent face à face. Ne collez pas cet objet sous le nez de votre chien pour lui faire renifler. Fixez d’abord des limites. Faites-lui renifler depuis l’autre bout de la pièce, puis dites-lui de se rapprocher doucement, mais pas plus près que vous le laisserez approcher du bébé (Vous ne demandez pas quelque chose de contre nature à votre chien: rappelez-vous, à l’état naturel, la mère chien tient au départ ses petits éloignés des autres membres de la meute).

Le chien doit toujours être calme-soumis en présence de l’odeur de l’enfant. Corrigez tout comportement anxieux ou de fixation. Ne récompensez qu’un comportement calme-soumis.

Quand vous ramenez votre bébé chez vous, ne le présentez pas au chien en dehors de la maison. Assurez-vous que le bébé est à l’intérieur, puis invitez le chien à entrer. Soyez clair: c’est la maison du bébé, pas celle du chien.

Présentez votre enfant au chien par étapes. Commencez par le lui montrer de l’autre côté de la pièce. Puis, petit à petit, laissez-le s’approcher. Votre énergie, calme-assurée, est primordiale. Présentez le chien en portant l’enfant dans vos bras tout en projetant votre énergie sous sa forme la plus calme-assurée.,Communiquez aux chiens que ces bébés font partie de vous le chef de meute. De fait, ils doivent être respectés de la même manière que l’est le chef de meute.

Plus tard apprenez à votre enfant comment se comporter en vous prenant comme modèle. Ils vous regarderont interagir avec les chiens et imiteront votre façon d’être.

Vous devez donc sensibiliser votre chien à votre enfant, mais vous devez aussi apprendre à votre enfant, quand il grandit, à respecter le chien tout en étant son chef de meute. C’est pourquoi la supervision est aussi importante. Les chiens ne devraient jamais se trouver auprès d’enfants qui apprennent à marcher et qui sont débordants d’énergie physique.

Les enfants doivent apprendre à ne pas tirer sur la queue et les oreilles de leur animal, et ne doivent jamais jouer à tirer sur l’objet qu’il a dans la gueule. Si un enfant devient trop brutal, vous devez intervenir et rediriger son énergie vers autre chose, ou lui montrer une autre manière de toucher le chien.

Pour que votre enfant apprenne la bonne manière d’approcher un chien, vous devez répéter l’opération à plusieurs reprises. Le chien finit par se rendre compte que l’enfant ne lui veut pas de mal. Certains signes nous disent si c’est ou non un bon moment pour le toucher.

Apprenez à votre enfant à vous aider à nourrir le chien et apprenez lui à ne jamais donner à manger tant que le chien n’est pas assis et calme-soumis. Apprenez à votre enfant la bonne manière d’approcher un chien qu’il ne connaît pas: ne pas lui parler, ne pas le toucher, ne pas le regarder dans les yeux jusqu’à ce que le chien soit à l’aise et calme-soumis en sa présence.

Conditionnez vos enfants à être des chefs de meute dès leur naissance. Une génération de chiens vous en sera reconnaissante!

Les visiteurs

 Comment traiter les gens qui vous rendent visite peut s’avérer être un problème difficile pour un chien. La plupart des gens veulent que leur chien soit leur protecteur ou leur système d’alarme. Si un étranger se présente la nuit, les maîtres veulent naturellement. que leur chien les prévienne.

En même temps, ils veulent que leur chien se tienne bien, qu’il soit docile quand des amis ou le facteur se présentent à la porte. Ce n’est pas facile d’avoir les deux à la fois. Comment le chien peut-il faire la différence si la personne est de l’autre côté de la porte ?

C’est à son maître de lui apprendre les bonnes manières de se comporter à la porte, et de les mettre en application quand c’est nécessaire. Quand un nouveau visiteur se présente à la porte, assurez-vous que votre chien cesse d’aboyer sur-le-champ et qu’il est assis, dans une position calme-soumise, quand cette personne entre. Ne le laissez pas sauter sur votre invité.

En même temps, apprenez à toute nouvelle personne qui entre chez vous à ne pas saluer le chien de la manière traditionnelle qui n’est pas la bonne ! Il ne faut jamais se mettre au niveau du chien pour le caresser et lui parler ! au début, ne pas toucher, ne pas parler à l’animal, ne pas le regarder dans les yeux.

Vous devez autoriser votre chien à s’habituer poliment à l’odeur de votre invité avant que ce dernier ne lui donne de l’affection. Votre chien a la capacité de mémoriser des milliers d’odeurs différentes: après une ou deux visites, votre invité lui sera donc familier. Mais avec chaque personne qu’il rencontre, répétez ce rituel.

Si votre facteur a peur de votre chien, cela peut aussi devenir un problème pour ce dernier. Les chiens vivent dans un monde de cause à effet; de fait, si votre animal s’habitue à aboyer quand le facteur passe, voilà comment l’interprète son esprit canin: « Le facteur passe. J’aboie et je grogne. Le facteur s’en va. Je lui ai fait peur: ça l’a fait partir. ». Chez les chiens dominants et agressifs, cela peut raviver leurs instincts de prédateurs et les inciter à agresser le facteur en question. Pour vous, son maître, cela peut se traduire par devoir aller chercher vous-même votre courrier au bureau de poste ou, dans le pire des cas, se terminer par un procès.

Ces derniers temps, les services postaux du pays prennent très au sérieux la sécurité de leurs employés. Dans le cas d’un chien, ce n’est pas seulement la propriétaire du chien, mais tout le quartier qui s’est vu privé de distribution de Courrier.

(Comme vous pouvez l’imaginer, cela n’a pas rendu cette personne très populaire auprès de ses voisins !) le problème a été réglé en interdisant au chien d’aboyer quand un inconnu se présentait à la porte. La propriétaire a donc, dans ce cas, dû faire un compromis: elle a choisi d’abandonner son « système d’alarme anti ­intrus » de façon à recevoir de nouveau son courrier. Rappelez-vous, vous pourrez toujours acheter une alarme pour remplacer la fonction de système d’alarme qu’occupe votre chien, mais vous ne pourrez jamais remplacer le facteur!

Aller chez le toiletteur et le vétérinaire

 À chaque fois que nous emmenons un chien dans un endroit qui ne lui est pas familier, il est important de le préparer à l’environnement dans lequel il va pénétrer. La plupart des gens emportent des cookies pour essayer de calmer leur chien, mais si le chien a déjà cédé à la panique, cela ne sera sans doute d’aucune efficacité.

 Rappelez-vous, les chiens ne connaissent pas le concept de toiletteur. Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent aller chez le vétérinaire. La plupart des chiens protestent quand on les emmène pour la première fois chez le toiletteur ou le vétérinaire. Très peu ne deviennent pas tendus ou nerveux. Ce ne sont pas des situations naturelles pour eux. Il est donc nécessaire que le toiletteur et le vétérinaire agissent comme des comportementalistes en plus du travail qu’ils doivent faire, et certains n’en sont pas capables. Ce n’est pas leur travail. C’est donc vous qui devez aider à rendre cette expérience plus agréable pour votre chien.

Avant d’entrer dans le cabinet du vétérinaire, il est important que vous teniez votre chien et que vous le touchiez comme le fera le vétérinaire. C’est quelque chose que vous devez faire petit à petit, mais de façon régulière, longtemps avant la visite. Il faut conditionner le cerveau de votre chien: il faut l’habituer à se faire toucher certaines zones inhabituelles.

La majorité d’entre nous touchent leur chien en lui donnant de l’affection, lui touchent la tête, le caressent, lui grattent le ventre et le dos. Un docteur va lui ouvrir la gueule, vérifier ses oreilles et ses yeux, vérifier son derrière. Vous pouvez augmenter les chances que la visite se passe bien pour votre chien en  jouant « au docteur » à la maison.  Faites participer tout le monde, même vos enfants. Faites porter à l’un d’entre vous une blouse ressemblant à celle que portera le vétérinaire.

Faites en sorte que votre chien s’habitue à certains des outils qu’il utilisera – même si vous ne vous servez que de jouets. Habituez-le aux odeurs d’alcool de façon à ce qu’il les trouve agréables. Vous pouvez masser votre chien ou lui donner des friandises pendant ces sessions afin qu’il les associe avec quelque chose de positif.

C’est pareil pour le toiletteur. Les seuls chiens à être naturellement à l’aise avec les toiletteurs sont ceux issus d’une lignée de chiens de concours. D’une manière ou d’une autre, ils semblent hériter du calme de leurs parents par rapport au toilettage. Pour les autres chiens, en revanche, cela peut être un véritable cauchemar.

On peut comprendre pourquoi tant de toiletteurs ont peur de ces chiens. Ils ont horreur qu’on leur confie un chien qui risque de les mordre et, inconsciemment, c’est le chien qu’ils blâment. Les chiens captent cette énergie négative, et cela exacerbe leur anxiété. La vérité, c’est que les chiens agissent de cette manière car leurs maîtres ne les ont jamais bien préparés à cette situation.

Tout comme pour le vétérinaire, vous pouvez inventer des scénarios pour conditionner petit à petit votre chien à se sentir plus à l’aise chez le toiletteur. Achetez une tondeuse et une paire de ciseaux et essayez-les sur votre chien pour évaluer sa réaction à l’avance. Si le chien est nerveux, attendez qu’il ait faim. Nourrissez-le et, pendant qu’il mange, essayez de donner des petits coups de ciseaux ou de tondeuse près de lui. Renouvelez l’expérience plusieurs fois. Il va commencer à associer ces outils au moment du repas, ce qui rendra l’expérience du toiletteur plus agréable pour lui.

Le plus important – et je ne peux suffisamment insister sur ce point, avant d’emmener votre chien chez le vétérinaire ou chez le toiletteur, ou avant que le toiletteur à domicile n’arrive chez vous, faites faire à votre chien une longue promenade, à vive allure ! Dans l’idéal, vous devriez promener votre chien avant de quitter la maison, comme d’habitude, puis, quand vous arrivez chez le vétérinaire ou le toiletteur, le promener une nouvelle fois, moins longuement, autour du pâté de maisons. Si votre chien arrive dans un nouvel endroit après avoir fait de l’exercice, il aura moins d’énergie réprimée et sera plus réceptif à une nouvelle situation qu’il peut trouver effrayante. Si votre chien associe le fait d’aller dans n’importe quel nouvel endroit avec plus de temps passé à vos côtés, il va commencer à attendre ces visites avec impatience. Ajouter des friandises que votre chien aime peut aussi vous aider, mais passer des moments de qualité à marcher avec son chef de meute aura meilleur goût que n’importe quel biscuit pour chiens!

Aller au parc canin

 Les parcs canins, particulièrement ceux où on laisse les chiens en liberté, sont des problèmes dans beaucoup de quartiers. Pour votre chien, le parc canin peut représenter une pause bienvenue dans sa routine quotidienne. Vous pouvez utiliser cet endroit pour aider votre chien à améliorer son comportement en société, ou à le maintenir tel quel, et peut-être pour lui procurer du plaisir à courir et à jouer avec d’autres membres de son espèce.

Mais c’est tout ce que vous devez attendre du parc canin. Ce n’est pas un endroit où votre chien va se libérer de son surplus d’énergie. Cela ne doit jamais être envisagé comme un substitut à la promenade. Car à chaque fois que vous mettez ensemble un certain nombre de chiens qui ne se connaissent pas, vous courez le risque que cela finisse en bagarre.

Le « pouvoir de la meute » est fort chez un chien. Honnêtement, êtes-vous sûr que tous les chiens du parc canin de votre quartier sont stables et équilibrés ? Êtes-vous absolument cer­tain que votre chien l’est ? Un parc canin est un environnement entouré de murs: à chaque fois que vous enfermez plusieurs animaux dans un même endroit, vous pouvez assister à des bagarres.

 Ce train-train vous semble sûrement familier: vous êtes fatigué; la journée a été longue; vous n’avez pas envie d’emmener promener vo­tre chien: vous le mettez donc dans la voiture. Il est surexcité. Votre chien capte votre énergie et vos signaux. Dehors, il reconnaît des odeurs, des points de repère et des formes qui lui indiquent où vous vous rendez. Il commence à s’exciter et à sauter dans tous les sens dans la voiture.

Vous vous dites: « Oh, il est si content d’aller au parc ! » Non, ce n’est pas qu’il est heureux. Il est excité. Et vous devriez maintenant savoir que l’excitation n’est pas synonyme de bonheur pour un chien. En général, cela indique une énergie inexprimée, frustrée. Donc, qu’êtes-vous en train de faire ? Vous emmenez un chien frustré et surexcité au parc canin. En fonction de l’animal, cela peut tourner au désastre.

Quand un chien avec une énergie excitée, frustrée, anxieuse ou dominante, entre dans un parc canin, les autres chiens le sentent immédiatement. Ils vont interpréter cette énergie comme instable, et souvenez-vous, les chiens ne cautionnent pas naturellement l’instabilité. De fait, les autres chiens vont soit l’approcher, soit le défier, soit s’éloigner de lui car il a trop d’énergie négative, une énergie très explosive. Voir ces autres chiens s’éloigner de lui peut faire passer le chien instable en mode prédateur ou en mode d’attaque, car c’est le moyen le plus simple pour lui de libérer sa frustration. Un chien dans ce mode peut s’attirer des ennuis: il attaque un autre chien, et tous les maîtres se mettent à mal le juger. Certains d’entre eux se mettront à essayer de deviner quand ce chien vient au parc et se débrouilleront pour y amener leur chien 30 minutes plus tôt, ou plus tard. Quand le chien rencontre ces maîtres, il capte l’énergie très négative que ces derniers lui envoient. Désormais, le parc canin n’est plus une bonne expérience pour lui.

Évidemment, vous savez déjà ce que je vous recommande de faire avant d’emmener votre chien au parc canin, n’est-ce pas ? Promenez ­le ! Faites une promenade d’au moins 30 minutes près de chez vous, puis, une fois que vous avez garé votre voiture près du parc, promenez le dans le quartier. Si c’est un chien à l’énergie élevée, utilisez un sac à dos pour chien. Rappelez-vous, il est censé se servir du parc canin pour travailler ses rapports sociaux, et non pour remplacer l’exercice qu’il doit faire régulièrement.

Videz-le autant que possible de son énergie d’excitation, puis emmenez-le au parc canin quand son niveau d’énergie est presque à zéro. De cette manière, en allant au parc, il sera détendu, mais avancera quand même et ira trouver les autres chiens: cela favorisera une interaction sociale plus saine.

Comparez cela au fait d’aller rejoindre un ami dans un café. Vous n’allez pas vous y asseoir pour discuter quand vous êtes tout excité, prêt à aller danser ou à faire un jogging dans le quartier, n’est-ce pas ? Non. Vous y allez en revenant de la salle de gym ou du travail, ou après être sorti la veille au soir, quand vous êtes calme et prêt à vous détendre. C’est dans ces moments-là que vous avez des rapports sociaux sains avec votre ami.

Pour les chiens, c’est à peu près pareil. Plus les chiens seront calmes au parc canin, moins ils seront enclins à se pourchasser mutuellement. Moins ils se pourchasseront, moins il y aura de risques qu’ils se donnent des coups de dents. Moins ils se donneront de coups de dents, moins ils risqueront de se battre.

Le parc : ce n’est pas le moment de se laisser aller

 Bien souvent, quand un chien se comporte mal au parc, c’est la faute de son maître: l’attitude qu’il adopte vient s’ajouter à son manque de préparation. Il va au parc, laisse son chien se promener et passe son temps à ne rien faire, restant à la même place pour papoter avec les autres personnes présentes.

Le maître voit ce moment comme l’opportunité de se détendre par rapport aux pressions qu’implique le fait d’avoir un chien, de se laisser aller pour un moment. Mais rappelez-vous, être un chef de meute est une responsabilité de tous les instants. Le parc n’est pas une expérience de meute satisfaisante pour le chien car il est tout seul, sans son chef pour le guider.

Je ne dis pas que vous devriez être au milieu de la meute, à vous amuser avec votre chien à longueur de temps. En revanche, vous devriez être sur le qui-vive et au lieu de rester à la même place, vous devriez vous déplacer dans le parc, en étant constamment en contact avec votre chien grâce à votre voix calme-assurée, grâce aux regards que vous échangez et à votre énergie.

Vous devez connaître le langage corporel de votre chien et savoir comment l’arrêter si une interaction semble tourner à l’affrontement. Si un chien se conduit mal, s’il est défié ou maltraité par un autre, ne réagissez pas avec une énergie douce. N’encouragez pas un comportement dominant, peureux ou agressif en réconfortant le chien ou en le caressant. Ne laissez pas votre chien se cacher ou se tapir entre vos jambes. Nettoyez toujours après votre chien et ne laissez jamais un chien sans surveillance au parc ! Si vous vous êtes établi avec succès comme le chef de meute de votre chien, ce dernier cherchera en vous les signes pour le guider dans le comportement à adopter.

Ne le laissez pas tomber !

Rappelez-vous, votre chien a 4 choix quand il interagit avec d’autres membres de son espèce: se battre, s’enfuir, les éviter, ou se soumettre. Si votre chien ignore ou évite les autres chiens au parc, cela ne veut pas dire que c’est un inadapté social ! Quand vous arpentez les rues du centre-ville à midi en semaine, vous ne dites pas bonjour à tou­tes les personnes que vous croisez, n’est-ce pas ? Bien sûr que non. Vous ignorez la plupart des gens que vous croisez. Vous ne vous présentez pas à chaque inconnu que vous rencontrez dans un ascenseur bondé de monde ! Pour un chien, ignorer fait aussi partie du comportement so­cial normal. Un chien sain et équilibré sait comment éviter les autres afin d’échapper aux conflits et de garder son bon caractère.

Il n’existe pas de statistiques avérées concernant le nombre de ba­garres, de blessures et de morts qui surviennent dans les parcs canins, mais il y a eu suffisamment d’accidents de ce genre pour que plusieurs quartiers essaient d’interdire les parcs dans lesquels on laisse les chiens en liberté. Les chiens qui s’y comportent le mieux sont en gé­néral ceux qui y ont été habitués très jeunes. Ce qui est sûr, c’est que certains chiens ne devraient pas y avoir accès. Point final.

Les chiens dominants-agressifs ne devraient pas y aller. Un chien nerveux ou peureux non plus (néanmoins, ce n’est pas une solution pour l’aider à surmonter sa peur). La peur est un signal pour tous les chiens de type dominant dans le parc, signal qui les pousse à attaquer votre chien.

Vous ne devez emmener un chien malade au parc sous aucun prétexte, il peut non seulement contaminer les autres chiens, mais les chiens dominants vont également prendre sa maladie pour de la faiblesse.

Par ailleurs, n’emmenez jamais plus de trois chiens à la fois au parc canin, et n’en emmenez plusieurs que si vous êtes sûr du tempérament de chacun.

Les femelles en chaleur peuvent aussi provoquer des bagarres; de même que le fait d’emmener de la nourriture au parc.

Dans les parcs canins publics, vous ne pouvez prévoir d’aucune façon le tempérament des chiens en présence. Si vous voulez socialiser votre chien avec d’autres, il existe des solutions bien plus sûres. Vous pouvez trouver des « amis de promenade », avec qui vous promenez vos chiens, c’est le meilleur moyen pour des chiens d’apprendre à se connaître en tant que meute.

 Puis, laissez ces chiens faire connaissance dans des situations plus détendues, des jeux par exemple, en faisant attention au comportement et aux réactions de chacun.

Restez impliqué et corrigez votre chien quand c’est nécessaire, en encourageant vos amis à faire la même chose. Les chiens du groupe vont vite apprendre les règles. Rappelez-vous, une meute de loups n’est en général composée que de 5 à 8 bêtes: vous n’avez donc pas besoin de vous entourer de 10 à 20 chiens pour que votre animal apprécie la compagnie des membres de son espèce et pour qu’elle lui soit bénéfique.

Voyager

Tout propriétaire de chien est conscient des risques que constitue le fait d’emmener son chien en voyage. Lorsque nous mettons nos chiens dans une voiture ou une malle pour voyager en avion, en train, ou en bateau, certains sont pris de vertiges, d’autres vomissent et d’autres encore vont passer leur temps à baver ou à haleter. Certains chiens deviennent surexcités et rien ne peut les calmer.

D’autres développent un sentiment d’emprisonnement, ce qui donne lieu à une agressivité due à la peur, de type défensif. Ils grognent, mordent et ne cessent de geindre ou d’aboyer. La raison pour laquelle ces chiens sont malheureux quand ils doivent voyager, c’est parce qu’ils n’étaient pas dans un état d’esprit calme-soumis avant qu’on les mette dans la voiture ou dans la malle.

Nous devons les conditionner à associer le voyage à un moment de détente. Une fois de plus, à chaque fois que nous nous apprêtons à exposer nos chiens à une situation qui n’est pas naturelle pour eux – ce qui inclut voyager en voiture ou en avion -, la meilleure chose que nous puissions faire pour eux est de les y préparer à l’avance.

Naturellement, l’exercice est la première chose qui rentre en ligne de compte. Avant de les mettre dans la voiture, dans leur niche ou leur malle, il faut les promener. Oui, je suis encore en train de vous dire d’emmener votre chien en promenade, longtemps et de façon énergique. S’il s’agit d’un voyage très long, ajoutez-lui un sac à dos, ou faites-lui faire une demi heure de tapis de jogging supplémentaire. Le but est que votre chien soit absolument épuisé au moment où vous le mettrez dans un endroit clos. Il sera alors naturellement passé en mode repos: cela lui paraîtra logique de rester calme pendant un long moment.

Bien sûr, il y a des chiens qui aiment naturellement faire de la voi­ture parce que leurs maîtres les laissent mettre la tête dehors. Quand votre chien passe son nez par la fenêtre de la voiture, c’est plus excitant encore pour lui qu’un humain qui vivrait une expérience de réalité virtuelle en couleurs, en trois dimensions. C’est à cause des odeurs – des milliers d’odeurs différentes, certaines familières, d’autres non, qui atteignent le nez de votre chien à chaque seconde.

S’il y a cinq voitures devant la vôtre, votre chien capte toutes les odeurs présentes dans chaque voiture. Si vous passez à côté d’une ferme, votre chien capte les odeurs de chaque animal dans cette ferme. Les chiens retirent énormément de plaisir de cette expérience – de l’amusement, un sentiment de satisfaction et une stimulation psychologique. Toutefois, je ne vous conseille pas d’autoriser votre chien à le faire, car c’est très dangereux physiquement pour lui. Un caillou ou un débris quelconque pourrait atteindre ses yeux, et trop d’air pourrait le blesser aux oreilles. En outre, une telle stimulation peut le surexciter.

À la place, une fois que vous vous êtes assuré que votre chien se repose dans la voiture, ouvrez un petit peu la fenêtre, de façon à ce qu’il ne puisse pas y passer la tête. Même si l’air qu’il respire de cette manière n’aura pas une concentration d’odeurs aussi intense, il pourra tout de même en capter de nombreuses, fascinantes, sans courir de risque.

Déménager

À l’état naturel, les chiens se déplacent tout le temps. Il n’y a rien qu’ils aiment plus qu’explorer un nouvel environnement. Mais la façon dont nous, les humains, nous déplaçons n’est pas naturelle pour eux.

Quand nous nous préparons à changer de maison ou d’appartement, nos chiens n’ont pas idée du fait que nous nous apprêtons à migrer sur un nouveau territoire, mais ils sentent toujours que quelque chose de terrible va arriver.Tout d’abord, ils voient disparaître tout ce qui est familier dans leur monde. Ensuite, ils sentent les différentes énergies que les humains ressentent en déménageant: l’excitation, la tension, le stress ou la tristesse.

Quand les gens sont peinés de quitter leur maison, le chien le voit comme une énergie négative, une énergie de faiblesse. Quand nous parcourons nos maisons vides en pleurant car le vieux quartier va nous manquer et que nos enfants sont nés ici, nos chiens comprennent seulement que quelque chose de très grave est en train de se produire.

 Puis nous les fourrons dans la voiture, ou les mettons dans leur niche ou dans un avion. Quand nous arrivons à notre nouvelle maison, vide, nous les laissons dehors et attendons d’eux qu’ils s’adaptent encore plus vite que nous ! Ils sont déjà anxieux à cause du déménagement: ils ont capté nos émotions et ont associé le tout avec quelque chose de très traumatisant. C’est pour cette raison que, lorsqu’ils arrivent à la nouvelle maison, ils se mettent à avoir des comportements que vous n’aviez jamais vus auparavant. Les chiens ne sont pas des meubles ! Nous ne pouvons pas nous contenter de les mettre dans des cartons et de les bouger d’un endroit à l’autre, et nous attendre à ce qu’ils n’en soient pas affectés.

Si vous vivez dans un quartier proche de celui où vous devez démé­nager, je vous suggère d’y emmener promener votre chien deux ou trois fois avant le déménagement – si c’est possible, faites l’aller-retour en­tre votre ancien domicile et le nouveau. Les chiens sont très sensibles aux nouveaux environnements et, quand le jour du déménagement ar­rivera, ils sauront qu’ils sont déjà allés dans cet endroit. Si vous vivez loin, suivez les procédures que je vous ai exposées pour voyager avec votre chien. Ensuite, quand vous arriverez, devinez ce que vous allez faire ?

 Même si vous êtes vous-même chagriné ou que vous traversez une période de bouleversements dans votre vie, vous devez emmener promener votre chien au moment où il arrive à votre nouveau domicile. Cette promenade n’a pas pour unique but de le fatiguer; elle sert aussi à l’aider à s’habituer à son nouvel environnement. Cette promenade doit durer plus d’une heure. Bien que cela soit impossible pour la plu­part des gens, je vous recommande de la faire durer 3 heures ou plus. Cela vous fera du bien après votre voyage et vous aidera à vous libérer un peu du stress de cette journée. Vous pouvez peut-être échanger la promenade du chien contre les cartons avec les autres membres de vo­tre famille pour cette première journée mais, quoi que vous fassiez, considérez cette promenade comme un événement marquant de la vie de votre chien. C’est cette promenade qui va l’amener à comprendre que vous avez migré sur un nouveau territoire et qui fera de cette migration un événement plus naturel.      .

Si vous avez promené votre chien pendant plus d’une heure, il devrait être fatigué et prêt à se détendre quand vous l’amènerez dans votre nouvelle maison. Nourrissez-le, puis faites-lui visiter la maison. Une pièce à la fois. Ne le laissez pas flâner tout seul. Beaucoup de gens ont commis cette erreur simplement parce qu’ils étaient trop occupés à défaire leurs cartons pour se préoccuper de leur chien. Ils ont vu que leur chien avait envie d’explorer et l’ont laissé parcourir de fond en comble la nouvelle maison, avant même d’avoir eu l’opportunité de l’explorer eux-mêmes. Ces maîtres étaient démissionnaires en matière de discipline.

Rappelez-vous bien, ce n’est pas sa maison, mais la vôtre. Si vous le laissez se l’approprier avant vous, il devient le dominant à cet endroit. Je vous suggère de faire visiter une pièce à votre chien – disons la cuisine – et de lui interdire le reste de la maison pendant que vous défaites vos cartons. S’il a eu sa promenade, il sera passé en mode repos et sera content de vous attendre. Quand vous êtes prêt, emmenez-le de pièce en pièce, l’invitant à entrer à chaque fois, comme vous l’avez fait quand il est entré pour la première fois dans la maison. Il saura alors que c’est la nouvelle « tanière » que vous allez partager et que vous y êtes toujours incontestablement le chef de meute.

Présenter un nouveau chien à la meute

Certaines personnes ont essayé de régler un problème de comportement, par exemple, l’angoisse de la séparation – en prenant un autre chien à la maison. Malgré les bonnes intentions qui les motivent, faire cela équivaut parfois à faire tomber une allumette dans un bidon d’essence. Si vous vous occupez de deux chiens, l’un des deux au moins doit être équilibré.

Si vous avez plusieurs chiens à la maison, tous ces chiens devaient être équilibrés dans leur meute d’origine. Une pre­mière rencontre entre chiens ne peut tout bonnement pas bien se passer si plus d’un d’entre eux n’est pas équilibré.

Même si votre « meute» n’est composée que de vous et d’un chien, le fait d’y intégrer un autre membre doit avoir été mûrement réfléchi, et l’énergie et l’équilibre du nouveau venu, sans compter la vôtre, doivent avoir été pris en considération.

Tout comme quand vous choisissez un chien pour vous-même, choisissez à votre chien un compagnon avec une énergie compatible. Ne choisissez pas un chien avec une énergie plus élevée ! Exactement comme en amour pour les humains, les chiens n’ont pas besoin d’aimer les mêmes choses pour bien s’entendre, mais il faut qu’ils partagent le même tempérament de base.

La plupart des gens qui amènent un nouveau chien chez eux ont tendance à favoriser leur premier chien. Ils font immédiatement du favoritisme car ils se sentent coupables de faire entrer un « concurrent » dans la maison de leur toutou. Ils ne veulent pas que leur animal soit « jaloux », Nous interprétons souvent la période très naturelle au cours de laquelle les chiens décident qui est le dominant et qui est le soumis dans une meute comme de la « jalousie ».

Les chiens font peut-être l’expérience de quelque chose de ressemblant à notre émotion, à la jalousie, mais la plupart du temps, c’est nous qui inventons cette histoire. Il y a une raison derrière cette « jalousie » : le nouveau chien a apporté avec lui un niveau d’énergie plus élevé que celui de votre chien, ou une énergie qui lui fait concurrence, alors que votre animal était déjà à l’aise dans son environnement tel qu’il était.

Néanmoins, de nombreux maîtres se tracassent à ce sujet et pensent: « Maintenant, mon chien m’en veut. Mon chien me hait. ». Ils émettent donc une énergie encore plus négative. Alors que les choses entre les chiens et leurs maîtres ne cessent de se détériorer, les maîtres décident d’emmener leur chien chez le médium pour animaux. Ce dernier leur dit que les deux chiens étaient rivaux dans une vie antérieure. Vous devez traiter les deux chiens de la même manière, depuis votre poste de chef de meute calme-assuré.

 Dans une meute, les suiveurs ne se battent pas pour la deuxième ou la troisième place. Ils doivent concentrer toute leur énergie à suivre vos règles, limites et restrictions. Si vous êtes vraiment un chef de meute solide, les chiens n’ont pas d’autre choix que de s’entendre. Deux esprits soumis réussiront avec succès à vivre et jouer ensemble. Deux esprits dominants vont se défier et vous pourrir la vie.

Quand vous prenez un nouveau chien, assurez-vous que les autres chiens ont tous fait une promenade et de l’exercice pour libérer leur énergie avant la grande rencontre. Assurez-vous qu’ils sont calmes et soumis. Même si le fait que votre nouveau chien rencontre votre « bébé» vous rend nerveux, il vous faut comprendre que vous ne devez pas partager avec vos chiens votre peur, votre tension, votre nervosité et votre sentiment d’insécurité.

Si vous le faites, vous pouvez être sûr que leur première rencontre sera une mauvaise expérience. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec le fait de présenter les deux chiens à l’intérieur de la maison, faites ce que bon nombre de gens font: faites les présentations en terrain neutre. Puis, à la fin de la journée, invitez-les tous les deux à entrer chez vous.

Toutefois, il y a encore plus important: vous devez connaître votre chien avant de penser à agrandir la famille. Assurez-vous que votre fidèle compagnon n’est pas frustré et qu’il n’a pas de troubles d’agressivité liés à la peur, ni liés à la dominance.

Si vous avez des chiens dans votre entourage, faites des expériences en observant votre chien interagir avec eux dans différentes situations. Observez-les bien au parc canin ou lors d’un «rendez-vous de jeux ». Cela vous montrera sur quelles tendances du comportement de votre chien vous devez travailler avant de faire entrer pour de bon un nouvel ami à la maison.

Les chiens et le cycle de vie : la vieillesse et la mort

 Quand nous vivons pendant plusieurs années avec un chien, nous devons inévitablement le voir vieillir. Les chiens ont un cycle de vie plus court que le nôtre – 13 ans  en moyenne, contre 77 pour nous: de fait, à moins de les adopter quand nous sommes vieux, il y a une forte probabilité pour qu’ils vivent leurs vieux jours avant nous. Cela brise le cœur à de nombreuses personnes et familles, mais je crois que l’une des choses que les animaux nous apprennent en entrant dans no­tre vie est le fait que vieillir et mourir font partie de la nature, qu’en vivant nous devons faire l’expérience de la mort et l’accepter comme une autre phase du cycle naturel de vie.

 Les chiens célèbrent la vie et acceptent la mort. En réalité, ils l’acceptent bien mieux que nous. Nous devons les considérer comme nos professeurs en la matière. Leur sagesse naturelle peut nous aider à trouver du réconfort quand nous faisons face à notre propre fragilité humaine, à notre mort.

Si un chien tombe malade – disons qu’on lui diagnostique un cancer -, il ne perçoit pas sa maladie de la même manière que nous.

Nous allons être désolé pour ce chien et le submerger d’énergie de tristesse et de deuil à chaque fois que nous le regardons, mais cette énergie ne fait que créer un environnement négatif pour lui. Si un chien revient de chez le vétérinaire avec un diagnostic de cancer, il ne pense pas: « Oh mon Dieu, je n’ai plus que 6 mois à vivre ! J’aurais tellement aimé aller en Chine! » Les chiens vivent dans le moment présent, sans se soucier de savoir s’ils ont ou non un cancer.

Sans se soucier de savoir s’ils sont aveugles ou non; s’ils sont sourds ou non. Peu importe à quel point leur situation est désespérée, les chiens continuent à vivre chaque jour dans le moment présent. J’ai récemment fait un séminaire devant 350 personnes au Texas. Un chien d’un refuge du coin était assis auprès de moi, tout devant. On lui avait récemment diagnostiqué un cancer, mais vous ne pouvez imaginer un chien plus heureux !

Tout le monde chuchotait dans la salle: « Ce chien a un cancer. Oh, la pauvre bête ! » Mais ce chien se moquait du fait que tout le monde ait pitié de lui. Il passait un excellent moment, en étant simplement un chien équilibré et calme-soumis dans un nouvel environnement plein d’intérêts. Une des choses que nous pouvons apprendre des chiens est comment apprécier la vie, comment en jouir dans ses plus petits détails, chaque jour qui passe.

La décision de faire piquer un chien quand il souffre est l’une des plus difficiles à prendre pour nous. En fin de compte, vous devez prendre cette décision très personnelle en votre âme et conscience, en fonction de vos croyances et du lien qui vous unit à votre chien. L’un de mes clients m’a raconté n’avoir pris cette décision qu’au moment où « toutes les lumières se sont éteintes » dans son chien, malgré le fait qu’il vivait encore, qu’il respirait encore.

Je ne peux vous dire qu’une seule chose pour vous rassurer dans une situation aussi douloureuse: quand votre chien finit par s’éteindre, il a probablement eu une vie plus riche que la vôtre. Il a savouré chaque moment passé sur cette Terre. Il la quitte sans rien laisser d’inachevé, sans regret.

Les êtres humains sont les seuls animaux à réellement craindre la mort, à en faire une obsession, à la pleurer – et ce, avant qu’elle n’advienne. Les chiens ont tant à nous apprendre sur le sujet. Un chien vit dans le moment présent, à tout instant, tous les jours. Un chien vit chaque jour à fond. Est-ce que les chiens pleurent les autres ? Oui. Des recherches récentes ont prouvé que nombre d’animaux pleurent leur morts, particulièrement les membres de leur famille, leur compagnon.

Ou ceux avec lesquels ils ont créé des liens profonds. Mais pour la plupart des animaux, le deuil n’est qu’une phase qu’ils traversent sur le chemin du retour à l’équilibre. Dans la nature, quand un chef de meute meurt, la meute pleure quelque temps sa perte; elle doit ensuite vivre la difficile transition vers une nouvelle structure de meute. Néanmoins, ses membres passent vite à autre chose.

Comme je l’ai dit précédemment, psychologiquement, les chiens passent beaucoup plus rapidement à autre chose que les humains – si nous les laissons faire. Si un chien meurt dans une maison ou il y en a deux, celui qui reste pleurera évidemment celui qui est parti. Mais il est naturel pour un chien de repasser ensuite à son niveau habituel d’équilibre, sauf si les humains l’en empêchent. C’est nous qui les retenons de faire ce que la nature lui dit, d’avancer, de vivre la nature à fond.

Vous seriez surpris du nombre de cas où un chien dans une famille meurt et celui qui reste développe soudain des troubles qu’il n’avait jamais eus auparavant.

Les chiens sont plus qu’enthousiastes à l’idée de retrouver l’équilibre et la stabilité qu’ils connaissaient auparavant. Dans ces cas-là, ce sont les êtres humains qui restent dans un état de tristesse et qui ne veulent pas passer à autre chose. Le chien ne fait que capter l’énergie tragique et dépressive que les humains émettent: c’est ce qui l’entraîne vers le bas. Il y a des cas pour lesquels les humains ont besoin d’assistance pour faire leur deuil, de façon à arrêter de projeter sur leur chien leur propre refus d’avancer. Ils doivent d’abord accepter, puis régler leurs propres problèmes.

J’ai aussi un nombre démesuré de cas où les gens prennent un nouveau chien immédiatement après la mort d’un autre. Le nouveau venu est censé représenter le « substitut» au chien qui vient de mourir. Dans des cas comme ceux-ci, le chien de « substitution» est souvent pris trop tôt, alors que les humains (et parfois les autres chiens de la maison) sont toujours en deuil.

Quand vous emmenez un animal dans une maison où règne la tristesse, vous le faites entrer dans un environnement qui n’est qu’énergie molle et faible – une énergie totalement négative. Il n’y a pas de chef de meute fort dans une maison endeuillée. Dans un cas que j’ai traité récemment, un chiot danois avait pris le pouvoir chez lui et rendait la vie insupportable à ses maîtres, ainsi qu’à l’autre chien de la maison. Ce chiot n’était pas un animal naturellement dominant mais, au moment où il a passé la porte, il a senti qu’il n’y avait pas de chef.

 Aussi difficile que cela puisse être, je vous conseille d’attendre un peu après la mort de votre animal pour en prendre un nouveau. Attendez jusqu’à ce que vous soyez capable d’ouvrir les rideaux, de laisser entrer le soleil et de rire à nouveau. Vous serez alors prêt à être le chef de meute de votre nouveau chien, et à lui offrir un foyer sain et équilibré.


Epanouir nos chiens, nous épanouir

 Bien que cela puisse mettre un coup à notre ego humain démesuré, la vérité c’est que nous avons besoin des chiens plus qu’ils n’ont besoin de nous. Si les humains disparaissaient demain de la surface de la Terre, les chiens réussiraient à survivre. Ils suivraient ce que leur dictent leurs gènes et formeraient des meutes, à peu près comme le font encore aujourd’hui leurs cousins les loups. Ils se remettraient à chasser et établiraient des territoires.

 Ils continueraient d’élever leurs petits de la manière dont ils le font aujourd’hui. Par bien des côtés, ils pourraient être plus heureux. Les chiens n’ont pas besoin des humains pour être équilibrés. En réalité, la plupart des difficultés et des instabilités dont souffrent les chiens domestiques apparaissent parce qu’ils ne sont pas dans des situations naturelles, en vivant avec nous derrière des murs, dans ce monde moderne et industrialisé.

J’ai dit plus haut que les chiens viennent de Pluton et les humains de Saturne.  Il est plus exact de dire que les chiens viennent de la Terre, et les humains, de l’espace. Par bien des côtés, nous autres humains sommes bien différents de tous les autres êtres qui peuplent cette planète. Nous avons le pouvoir de rationaliser, ce qui implique le pouvoir de nous berner nous-mêmes.

 C’est ce que nous faisons quand nous humanisons les animaux. Nous projetons sur eux nos propres images de façon à nous sentir mieux. Ce faisant, non seulement nous faisons du mal à ces animaux, mais nous nous éloignons encore plus du monde naturel dans lequel ils vivent. Nous semblons oublier que nous avons toujours accès à ce monde dans lequel ils vivent.

C’est ce qui caractérise les peuples indigènes dans les déserts, les montagnes, les forêts et les jungles, ces peuples qui réussissent à survivre génération après génération. Ce sont des homo sapiens comme nous, mais il sont en parfaite harmonie avec leur nature animale. Il vivent sans difficulté dans les deux mondes. Ici, dans la « civilisation », nous nous sommes détachés de ce monde naturel en nous définissant exclusivement comme l’espèce supérieure, l’espèce qui crée et qui se développe.

Nous continuons à étouffer ce côté de nous-mêmes, meilleur et plus naturel, en devenant l’espèce qui détruit des écosystèmes entiers dans l’unique but de faire du profit. Aucune autre espèce ne détruit la nature comme nous le faisons. Seuls les hommes font cela. Néanmoins, peu importe comment nous détruisons la Terre, nos natures animales aspirent à s’épanouir.

Pourquoi, selon vous, plantons-nous des arbres le long des routes ? Pourquoi installons-nous des cascades artificielles dans les halls d’entrée des immeubles ? Pourquoi décorons-nous les murs de nos maisons avec des peintures de paysages ? En ville, même les appartements les plus petits ont souvent des jardinières garnies de plantes. Nous dépensons nos économies d’une année entière pour passer une semaine au bord de l’océan, près d’un lac ou dans les montagnes et sauver notre santé mentale. C’est parce que sans lien avec mère nature, nous nous sentons isolés. Notre monde est froid. Nous nous sentons déséquilibrés. Nous mourons de l’intérieur.

Les chiens et les autres animaux avec lesquels nous vivons représentent un des liens les plus précieux que nous ayons avec mère nature. Nous pouvons ne pas en avoir conscience, mais ils nous sont vitaux si nous voulons préserver une partie de nous-mêmes que nous sommes sur le point de perdre totalement.

Quand nous humanisons les chiens, nous nous privons des leçons vitales qu’ils doivent nous apporter et pour lesquelles ils ont été créés: comment faire l’expérience du monde à travers la vérité de nos instincts animaux ? Comment vivre à fond chaque instant et chaque jour ? Quand nous ramenons des chiens chez nous, il est de notre responsabilité de satisfaire à leurs besoins instinctifs, afin qu’ils puissent atteindre l’équilibre. Les chiens se moquent de réussir à faire des tours, de gagner des trophées, de savoir quelle inscription porte leur collier.

lls se moquent de savoir si vous vivez dans une grande maison ou même si vous avez un emploi. Ils se soucient d’autres choses

  • … comme la solidarité de la meute
  • … comme créer des liens avec leur chef de meute quand ils se déplacent
  • … comme explorer leur monde
  • … comme vivre dans la joie simple d’un moment unique.

Si vous comblez votre chien de ces manières – en lui donnant de l’exercice, de la discipline et de l’affection, dans cet ordre -, votre chien vous le revaudra volontiers et en sera heureux. Vous assisterez au miracle de deux espèces très différentes qui communiquent et s’unissent ainsi d’une manière que vous n’auriez jamais crue possible. Vous atteindrez dans votre relation avec votre chien le genre de lien profond dont vous avez toujours rêvé.

Ces fiches techniques devraient vous aider et représenter pour vous le début du chemin dans votre quête d’une relation plus profonde et plus saine avec les chiens qui partagent votre vie.